Le discours médical tenu aux nouvelles mamans

Dès que l’enfant est né, l’équipe de maternité, sage-femmes et pédiatres ne tient qu’un seul discours à la nouvelle maman :

« Madame, pour coucher votre bébé, il faut le mettre sur le dos ! »

Il y a des variantes plus comminatoires telles que :

« pour éviter que votre enfant ne s’étouffe et qu’il reste vivant, surtout ne le placez que sur le dos ! »

L’ordre des « blouses » blanches sera ainsi respecté à la lettre.

La jeune maman, très inquiète, recherchera souvent, à travers des objets de puériculture, tout ce qui pourra aider à respecter l’ordre du maintien dorsal :

  • Des réducteurs de mobilité, positionnés dans le lit, dans la poussette, sur le tapis d’éveil
  • Des matelas particuliers, tel le @Cocoonbaby
  • Des coussins « anti têtes plates ».

Tous ces objets étant soit inutiles, soit nocifs car induisant une pression postérieure permanente et bloquant toute mobilité.

Lors des consultations médicales régulières, la mère, qui a parfois déjà décelé un aplatissement sur la tête de son enfant, s’entend répondre :
Ne vous n’inquiétez pas, ce n’est qu’esthétique
Cela va disparaître avec le temps 
De toute façon les cheveux vont tout cacher
On n’a jamais tous une tête parfaite
Vous avez vu beaucoup de gens à têtes plates dans la rue ?

Si la mère est rassurée, un temps, car faisant confiance au corps médical, il vient le temps suivant, où ne voyant venir aucune amélioration, mais plutôt une aggravation, elle se tourne vers l’ostéopathe et …internet !

Ceci dit les choses bougent et le corps médical sent bien que tout ne tourne pas « rond » (surtout le crâne des bébés) dans le discours qu’ils sont censés donner aux parents.

Car le discours principal reste celui-ci :
« S’il est vrai que les pédiatres et médecins généralistes ont constaté une certaine augmentation de l’incidence des plagiocéphalies fonctionnelles depuis la généralisation du couchage sur le dos, ce fait n’est pas directement imputable au décubitus dorsal mais avant tout au fait que le bébé soit empêché de varier ses postures et ne soit pas libre de sa motricité spontanée ». (1).

Ces écrits, de la part de médecins qui s’auto-proclament « avertis » sont désespérants de contre-vérités.

Répétons le :

  • L’aplatissement est né quand la position dorsale a été instituée en dogme. C’est archi prouvé dans le monde entier même par la HAS (juin 2017). Et la dénomination officielle ne souffre d’aucune discussion puisque l’on parle dans toutes les publications de PPOP, c’est-à-dire de « Plagiocéphalie Postérieure d’Origine Positionnelle ou de DCP, c’est-à-dire de Déformations Crâniennes Positionnelles.
  • Un aplatissement se produit dès le 1er mois de vie sur un crâne encore très malléable.
  • Pendant ce 1er mois, le nouveau-né ne bouge pas ! Donc dire que la plagiocéphalie est due à un non-respect de la motricité « libre », est une imposture par déni physiologique.

Dr Thierry Marck – pédiatre