La prévention actuelle est inefficace

BEAUCOUP DE CONSEILS POUR PRÉVENIR LA SURVENUE DE TÊTES PLATES SONT DONNÉS AUX MÈRES

Ils restent inefficaces !

Quelles sont les recommandations officielles actuelles pour empêcher la survenue des têtes plates ?

  1. « Tournez alternativement la tête du bébé sur la gauche et sur la droite »

Cela reste possible dans les toutes premières semaines, période où le corps du bébé « se laisse faire »,  mais…
dès la fin du premier mois, la tonicité du corps de l’enfant n’accepte plus impunément cette torsion asymétrique entre la tête et le corps.
Sa tonicité exerce son pouvoir physiologique à la fin du premier mois pour faire revenir en harmonie fonctionnelle la tête dans le même alignement que son corps. Et cette tête va donc recevoir, alignée dans le prolongement du tronc qui demeure sur le dos, une pression postérieure « aplatissante ».

Bientôt les bras viendront se positionner de part et d’autre de la tête, en trident, pour aider l’enfant à équilibrer son corps dans le maintien d’une position anti physio-« logique ».
La tête continuera à s’aplatir et à augmenter la brachycéphalie.

L’aberration intellectuelle de ce conseil et son inanité s’expriment avec toute leur force quand l’enfant est né avec un torticolis congénital, ce qui va entraîner immanquablement une plagiocéphalie.
Car, alors, demander à une mère de tourner la tête de son enfant du côté opposé au torticolis est voué à l’échec.
Si l’enfant est né avec un torticolis, ce qui arrive souvent, dès qu’il sera mis sur le dos, il tournera systématiquement et en permanence sa tête du côté opposé à ce torticolis.
La mère aura beau lui tourner la tête des 2 côtés, l’enfant remettra très vite sa tête du côté préférentiel qui le gêne le moins.

Torticolis + position dorsale = plagiocéphalie obligatoire !

        2.« Placez l’enfant sur le ventre en période d’éveil »

Afin de redonner de la force à son petit cou, qu’il puisse donc améliorer sa faculté à tourner sa tête en droite/gauche.
Mais l’enfant n’aime pas cela du tout et manifeste très vite après quelques minutes son mécontentement.
Est-ce que cette absence de pression dorsale très limitée dans le temps va pouvoir compenser une position dorsale déformante
pendant toute une nuit ?
La réponse vient d’elle-même !

      3.« Toujours en période d’éveil, stimulez-le du côté opposé » à sa préférence

Sur le tapis d’éveil présentez lui des objets pour l’inciter à tourner la tête des 2 côtés et surtout du côté opposé à la platitude débutante.
Mais la nuit, tout le monde dort, et l’enfant retrouvera sa position favorite en augmentant la platitude installée.
Certains parents se réveillent la nuit pour remettre la tête de l’enfant dans le sens de la correction. Peine et fatigue perdues !

        4.« Privilégiez le portage »

En lieu et place de la poussette, du transat, du cosy.
Certains parents se promènent ainsi dans leur domicile avec leur bébé porté dans une écharpe de portage ou un porte-bébé rigide.
Outre le fait qu’il n’est pas très prudent pour le périnée de la mère de porter un poids juste après un accouchement, c’est remettre aux parents la charge d’un traitement inefficace et épuisant.
Car l’enfant, la nuit, remettra sa tête du côté choisi par lui et qui le gêne le moins.
Et la mère se sent coupable de ne pas réussir à corriger la situation, malgré tous ces conseils.      

         5.« Éliminez tous ces objets de puériculture qui limitent la mobilité de l’enfant »

Puisque la position sur le dos est celle qui est ordonnée à la mère pour que son enfant « reste vivant » ; celle-ci va bien sûr se tourner vers l’industrie de la puériculture et ses objets de maintien strict sur le dos.
Et c’est ainsi qu’elle investit dans :
Des réducteurs de mobilité à positionner dans le lit, la poussette, le tapis d’éveil ;
Des coussins « anti-têtes-plates »
Des matelas pseudo ergonomiques tels le cocoon-baby .
Ces objets vont immanquablement aplatir le crâne de l’enfant.
Mais pour la mère la survenue de cet aplatissement est une totale surprise.
Elle a obéi aux ordres de prévention de la mort subite, mais personne ne lui a parlé du risque de tête plate en rapport avec le respect de cette recommandation.

         6.« Le traitement positionnel »

La HAS est très discrète sur ce sujet. Elle admet dans son rapport qu’il soit logique de positionner l’enfant du côté opposé à l’aplatissement, mais sans dire avec quels moyens.
Le mot « cale-bébé » n’est pas employé. Car venant à l’encontre des recommandations « officielles » (« Ancremin », « Naître et vivre ») qui l’interdisent ; avec comme argument qu’il existe alors un risque de basculement sur le ventre.
Ces cale-bébés sont pourtant la solution la seule efficace pour contrer d’emblée une plagiocéphalie débutante. La maternité canadienne de Sherbrooke le conseille clairement dans sa plaquette donnée aux jeunes mères.

De toute façon, grâce désormais aux matelas respirant, la crainte d’un retournement ventral disparaît, car le cale-bébé sera placé sur ce matelas respirant. Si l’enfant devait basculer sur le ventre, la crainte d’un étouffement n’existe plus puisque l’enfant respirerait alors à 100 % à travers les mailles du matelas.

Dr Thierry Marck – pédiatre